« Nous avons choisi le bois pour chauffer les bâtiments communaux »

Georges DESBORDES Maire de Burgnac, et Michel REBEYROL son premier adjoint, vous font découvrir ce projet communal accompagné par le service ESP87 du SEHV.
Publié le 18/04/2018


Georges DESBORDES est maire de Burgnac depuis mars 2001. L’idée du bois a fait peu à peu son chemin dans les réunions du conseil municipal. Retour sur un choix audacieux, mais très réfléchi.
Au commencement…
« J’avais découvert la chaufferie bois de Cussac vers 2008. Déjà à ce moment, nous nous interrogions sur nos systèmes de chauffage, coûteux et énergivores : le groupe scolaire était alimenté au mazout, et la salle des fêtes par aérothermes électriques. Le confort n’était pas toujours au rendez-vous, et les coûts d’entretien et d’alimentation de la cuve nous semblaient excessifs.
Nous avons adhéré au service ESP87 en 2010 pour bénéficier d’un conseil personnalisé sur notre consommation d’énergie. Le diagnostic réalisé par les agents a confirmé nos impressions, et nous avons commencé à envisager plus concrètement comment remplacer ces équipements bientôt en fin de vie.
Le bois se présentait comme une évidence pour nous dans notre région où on le trouve en abondance. Et comme la plupart des bâtiments communaux sont tout proches, nous pouvions envisager un réseau de chaleur.
Mais nous ne connaissions pas les équipements possibles, et restions un peu sur la réserve. Les agents d’ESP87 nous ont permis de découvrir différentes solutions : j’ai pu visiter notamment la chaufferie de Janailhac et celle de Chamborêt, et échanger avec les maires sur les avantages et les inconvénients de chaque équipement.

Puis tout s’est accéléré.
Nous devions accueillir à la rentrée 2017 une classe suplémentaire dans notre école. Le Conseil municipal a donc décidé de transformer la salle polyvalente en réfectoire et en salle de classe. La construction d’une nouvelle salle des fêtes a également été votée. Ces travaux étaient l’occasion de créer un réseau de chaleur, et de remplacer la chaudière trentenaire à fioul par une chaufferie bois adaptée. Nous avons également revu l’isolation de ces bâtiments.

Le Conseil municipal a été unanime.
La décision a été prise fin 2015.
Après avis d’un bureau d’études, nous avons choisi une chaufferie préfabriquée à pellets d’une puissance maximale de 90 kW, avec trois sous-stations et cinq sous-compteurs :
- un pour un logement situé à l’étage du groupe scolaire ;
- un pour les deux classes existantes ;
- un pour l’ancienne salle polyvalente reconvertie en classe et cantine ;
- et deux pour la nouvelle salle des fêtes (radiateurs et ventilation).

Les travaux ont débuté en juillet 2016
Le container contenant la chaudière et le silo à granulés a été installé derrière l’école pour ne pas nuire à l’esthétique des bâtiments. Sa livraison a été spectaculaire, et s’est déroulée début octobre 2016, sous le regard étonné des écoliers venus assister au spectacle pendant la récréation.
Les travaux ont été assez rapides, mais quelques retards et, au départ, des difficultés de réglages ont rendu la première période de chauffe un peu mouvementée !

Quel bilan aujourd’hui ?
Aujourd’hui, la chaudière fonctionne bien. Le confort est réel. Une régulation a été mise en place pour chaque bâtiment selon son utilisation, afin de consommer au plus près des besoins : ça a demandé un temps d’adaptation, mais aujourd’hui je pense que chacun y trouve son compte.
Nous faisons livrer des granulés toutes les trois semaines (comme c’était le cas pour le fioul). Cette matière première reste une ressource peu onéreuse, et qui augmente peu.
L’entretien est assuré par un prestataire choisi dans le cadre du groupement de commandes coordonné par le SEHV pour la maintenance et l’exploitation d’installations thermiques et de ventilation. Au final, pour les élus, l’installation demande surtout de la surveillance, mais pas d’intervention particulière.

Et au niveau financier ?
Avec les travaux de ces deux dernières années, il est encore difficile de chiffrer le fonctionnement de cette solution, par rapport aux périodes de chauffe précédentes, mais nous pensons nous y retrouver.
En terme d’investissement, le projet a été plébiscité par les partenaires. Grâce notamment aux conseils avisés des techniciens du SEHV, nous avons obtenu des subventions très intéressantes :
sur un coût total de 176 400 € TTC, l’Etat nous a attribué 26 400 €, la Région Nouvelle-Aquitaine et l’ADEME 31 850 €, auxquels il faut ajouter 23 400 € attribués par le SEHV dans le cadre de sa délégation par l’ADEME du Fonds Chaleur, et le Département 33 000 €.

Finalement, nous ne regrettons qu’une chose : la mairie étant éloignée des autres bâtiments, nous n’avons pas pu la relier au réseau de chaleur. »